La ville du Cap en Afrique du Sud, abrite depuis ce lundi 4 novembre et ce jusqu’au 6 novembre l’édition 2024 de la Semaine africaine de l’énergie, sous le thème : «Investir dans l’énergie africaine». Si les choses se sont bien déroulées le premier jour, des perturbations ont été enregistrées ce mardi. A l’origine de ces manifestations de ce mardi, des écologistes, notamment des militants de Greenpeace Afrique.
Les écologistes sont vent debout contre les sociétés pétrolières internationales et leurs complices. Ils ont donné de la voix ce mardi au cap en Afrique du Sud où se tient la Semaine africaine de l’énergie. «La Semaine africaine de l’énergie organisée par la Chambre africaine de l’énergie (AEC), est présentée comme la solution à la pauvreté énergétique en Afrique alors qu’elle défend sans relâche des politiques qui donnent la priorité à l’exploitation des combustibles fossiles plutôt qu’aux besoins des peuples africains. De telles politiques ont laissé plus de 600 millions d’Africains sans accès à l’électricité et près d’un milliard sans solutions de cuisson propres, tout en détruisant les écosystèmes locaux et en augmentant l’insécurité», ont dénoncé les manifestants.
Au centre de conférence, des banderoles bien visibles indiquaient «Pas de nouveau pétrole et de gaz en Afrique », « Événements météorologiques extrêmes, fièrement sponsorisés par les combustibles fossiles » et « Faites payer les pollueurs », tandis que les militants scandaient « Justice climatique maintenant».
«Contre les profiteurs des combustibles fossiles»
«Nous protestons contre l’un des rassemblements les plus flagrants de profiteurs des combustibles fossiles. L’AEW rassemble les plus grands pollueurs, dont TotalEnergies, BP, ExxonMobil et d’autres, qui continuent de pousser l’Afrique encore plus loin dans la crise climatique tout en récoltant des milliards de profits. Il s’agit d’une plate-forme éhontée permettant aux sociétés pétrolières multinationales de conclure des accords qui leur remplissent les poches au détriment des communautés africaine», soutient Sherelee Odayar, responsable de la campagne Pétrole et Gaz de Greenpeace Afrique. Et de Cynthia Moyo, chargée de campagne Climat et Énergie de Greenpeace Afrique, de renchérir : «Nous rendons les débris des événements météorologiques extrêmes, symboliques des dégâts causés par les grandes sociétés pétrolières, aux sociétés mêmes qui en sont responsables. L’Afrique ne restera pas silencieuse pendant que les géants pétroliers profitent de nos souffrances. Nous ne pouvons pas permettre que l’Afrique soit sacrifiée sur l’autel des ressources fossiles, alimenter les profits. Les voix de nos communautés doivent être entendues, et les entreprises responsables de cette crise doivent payer pour les dommages qu’elles ont causés».
Abdoulaye Diallo, co-responsable de la campagne Stop Drilling Start Paying de Greenpeace International, de déclarer pour sa part : «Aux côtés des communautés en première ligne de la crise climatique, nous manifestons devant les bureaux protégés de certains des plus grands pollueurs du monde. Nous rejetons l’attaque des grandes sociétés pétrolières contre la population et la démocratie et exigeons que les gouvernements corrigent enfin cette situation en obligeant les sociétés pétrolières et gazières à arrêter les forages et à commencer à payer pour les dégâts qu’elles ont causés».
Une table ronde Russie -Afrique
La Russie participera à la présenté Semaine africaine de l’énergie. Une table ronde Russie-Afrique est en effet programmée pour le 6 novembre 2024. Celle-ci permettra d’aborder les opportunités pour les entreprises russes dans le secteur énergétique africain et sur les domaines stratégiques de coopération entre la Russie et le continent. A ce titre, plusieurs sociétés russes dont le géant gazier Gazprom ou le géant nucléaire Rosatom y participeront. «La coopération avec la Russie ne fera que contribuer à renforcer le secteur énergétique de l’Afrique», assure le NJ Ayuk, président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie.
Martin Philippe
Burkina Demain