Il n’y a pas qu’à Téhéran ou à Kiev que l’on pourrait se faire des soucis avec le Come-Back annoncé du Président Donald Trump aux affaires à Washington. A Nairobi, hub africain de la lutte contre le réchauffe climatique, Mohamed Adow, Directeur de Power Shift Africa, s’en inquiète lui aussi et tire déjà la sonnette d’alarme dans cette Déclaration intitulée «Un moment de vérité pour la justice climatique» relative à ce verdict de cette dernière présidentielle américaine, alors que la COP29 s’ouvre le 11 novembre prochain à Bakou avec ses nombreuses attentes en matière de financement des actions en faveur du climat.
«Nairobi, mercredi, 6 novembre 2024
DÉCLARATION DE POWER SHIFT AFRICA SUR LES RÉSULTATS DES ÉLECTIONS AMÉRICAINES
Un moment de vérité pour la justice climatique
Le marteau est tombé sur les élections américaines.
L’incertitude de cette élection perturbe depuis des mois les progrès des négociations sur le climat. Lors de la session de Bonn en juin, les pays développés se sont montrés trop prudents pour promettre de l’argent pour le financement du climat.
Tout au long de cette année, les pays du Nord n’ont fait preuve d’aucune bonne volonté qui inspire véritablement confiance dans le processus climatique.
Cela met la COP29 dans un grand vide.
La victoire du président élu Donald Trump impose une surveillance accrue de cette COP. Bakou devrait et doit présenter un plan clair de financement climatique pour les communautés vulnérables du monde.
Seul un nouvel objectif financier ambitieux à Bakou protégera la dynamique climatique actuelle d’une présidence Trump potentiellement désastreuse.
L’action climatique est urgente. Les victimes des catastrophes climatiques dans les pays du Sud ont besoin d’une aide vitale. La transition énergétique doit être financée.
Le monde a fait face à une présidence Trump qui a notamment entraîné le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris. Son retour pourrait voir une seconde sortie de l’accord de l’Amérique et l’annulation de ses engagements climatiques.
Nous vivons un moment de profonde appréhension dans la diplomatie climatique mondiale. Mais pas du genre à craindre.
C’est plutôt un moment qui nous appelle tous à exercer notre devoir moral de protéger la planète et des millions de personnes vulnérables des conséquences du déni climatique et de l’inaction, autodestructeurs.
Nous avons déjà assisté à une forte mobilisation d’acteurs régionaux et mondiaux pour créer un mouvement solide en faveur de l’action climatique et accélérer la transition vers l’abandon des combustibles fossiles dangereux.
Cela a fonctionné alors. Cela peut fonctionner à nouveau.
Notre monde a besoin d’une coalition encore plus forte de personnes sensées pour contrer la dangereuse ignorance et les erreurs potentielles du nouveau président.
Aujourd’hui, les aspects économiques des énergies propres et renouvelables sont si évidents que même Trump ne peut freiner les progrès. La science du climat est indéniablement claire.
N’oublions pas…
Sous l’administration Biden, les États-Unis sont restés le plus grand producteur et consommateur de combustibles fossiles au monde. L’Amérique a également systématiquement bloqué les progrès dans les négociations internationales sur le financement climatique – tout en promettant des ressources insignifiantes pour lutter contre les impacts climatiques.
Nous ne pouvons pas perdre espoir pour notre planète. Ou n’épargnez aucun effort pour le protéger. Même lorsque nos efforts sont entravés, nous devons nous relever pour lutter pour sauver notre foyer et préserver la vie sur Terre.
Nous devons plaider en faveur de la justice climatique et d’un changement transformateur dans notre monde avec encore plus de férocité et d’acharnement. La mise à l’épreuve de notre détermination n’a jamais été aussi grande.
C’est le moment.
Mohamed Adow, fondateur et directeur Power Shift Afrique»