Réunis le 12 décembre 2024 à Lusaka (Zambie) à l’occasion du « Dialogue politique de haut niveau sur le développement des chaînes de valeur régionales de l’automobile et de la mobilité électrique» organisé par la CEA à Lusaka (Zambie), des représentants du Maroc, de la RDC et de la Zambie se sont accordés sur les grande lignes d’une feuille de route conjointe pour le développement de chaînes de valeurs regroupant les trois pays. Communiqué de Presse.
Mobilité électrique : le Maroc, la RDC et la Zambie détaillent une feuille de route conjointe avec le soutien de la CEA
Lusaka, 13 décembre 2024 (CEA) – Réunis le 12 décembre 2024 à Lusaka (Zambie) à l’occasion du « Dialogue politique de haut niveau sur le développement des chaînes de valeur régionales de l’automobile et de la mobilité électrique » organisé par la CEA à Lusaka (Zambie) le 12 décembre 2024, des représentants du Maroc, de la RDC et de la Zambie se sont accordés sur les grande lignes d’une feuille de route conjointe pour le développement de chaînes de valeurs regroupant les trois pays.
De hauts responsables et représentants du secteur privé du Botswana, du Lesotho, du Malawi, de la Namibie et du Zimbabwe, qui participaient également au dialogue de haut niveau, ont identifié des opportunités de développer la production de composants automobiles dans le cadre de leurs capacités existantes et de renforcer leur présence dans les chaines de valeurs régionales de l’automobile.
Conjointement organisée par les Bureaux de la CEA en Afrique du Nord et en Afrique Australe, la rencontre avait pour objectif d’étudier les priorités stratégiques pour le développement des chaînes de valeur régionales (CVR) dans les secteurs de l’automobile et de la mobilité électrique (e-mobilité), évaluer le potentiel en matière de partenariats et affiner les cadres réglementaires pour créer un environnement favorable à leur développement.
A l’issue des travaux, les participants se sont accordés sur la nécessité d’intégrer le cadre de partenariat du projet dans les politiques publiques nationales et plans sectoriels de leurs pays respectifs en vue d’en assurer l’alignement avec les priorités de développement nationales. Ils ont par ailleurs recommandé la signature d’un mémorandum d’accord en 2025 et l’inclusion du Maroc dans la Zone économique spéciale Zambie – RDC.
Pour sa part, la CEA accompagnera ces interventions à travers la finalisation de la feuille de route, du plan de mise en œuvre et du cadre de partenariat en vue de les soumettre aux pays membres pour validation. L’organisation onusienne se chargera également de la production d’études stratégiques, de la facilitation des échanges entre les différentes parties prenantes concernées, et du soutien au renforcement des capacités des PMEs dans le secteur automobile.
« Il est attendu que l’industrie automobile africaine connaisse une croissance de 40%, atteignant les 42,06 milliards de dollars d’ici 2027. Au même moment, la transition mondiale vers la mobilité électrique présente des opportunités transformatrices, le marché mondial des véhicules électriques devant atteindre les 46 000 milliards de dollars d’ici 2050, » a indiqué Adam Elhiraika, Directeur du Bureau de la CEA en Afrique du Nord.
La Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) peut jouer un rôle déterminant sur ce plan en permettant à l’Afrique de saisir cette opportunité, a souligné M. Elhiraika. Selon une étude de la CEA, qui sera bientôt publiée, la levée des barrières douanières prévue dans le cadre de l’accord peut donner une impulsion significative au commerce intra-africain de produits intermédiaires avec des augmentations des échanges de près de 85% pour les véhicules et de l’équipement de transport, 46% pour les services de transport, et 28% pour l’énergie et les produits miniers d’ici 2045.
Permettre à l’Afrique de se positionner sur les chaines de valeurs automobiles compétitives requiert une cartographie des pays à même de fournir des composants intermédiaires compétitifs et la mise en place de politiques et de dispositions à même d’encourager l’investissement et de permettre le développement d’un secteur automobile viable, a indiqué Eunice Kamwendo, Directrice du Bureau de la CEA en Afrique Australe dans un discours lu en son nom.
Aujourd’hui, des défis subsistent en termes de cadres politiques, d’harmonisation et de standards pour la formulation de CVR dans le secteur automobile, particulièrement en Afrique australe. Ces lacunes – qui impactent la capacité à réaliser des économies d’échelle – touchent des aspects tels que les règles d’origine, les incitations sectorielles requises dans le cadre des régimes des zones économiques spéciales et l’intégration de la production connexe de composants clés, a ajouté Mme Kamwendo.
« Notre gouvernement a annulé toutes les taxes sur les véhicules électriques, à l’exception de la TVA. Nous avons aussi éliminé la TVA sur les véhicules électriques produits localement. En outre, notre gouvernement s’est engagé à ce qu’au moins 50 % de son parc automobile soit composé de véhicules électriques. Ce changement de politique ne constitue pas seulement une incitation financière : il s’agit d’une déclaration de notre engagement à favoriser l’émergence d’une économie verte et à promouvoir une industrialisation durable », a déclaré pour sa part le ministre zambien du Commerce, de l’Industrie et des Échanges Chipoka Mulenga dans un discours lu en son nom.
Organisé à la suite d’un atelier de trois jours sous le thème « Développement de la chaîne de valeur régionale de la mobilité électrique (RDC – Maroc – Zambie) », le Dialogue politique de haut niveau sur le développement des chaînes de valeur régionales de l’automobile et de la mobilité électrique a réuni des représentants des gouvernements, du secteur privé, des experts et des représentants d’organisations de développement de huit pays.
Les travaux ont été l’occasion de se pencher sur les problématiques des chaines de valeur de la mobilité électrique (e-mobilité) et automobiles, les priorités pour l’harmonisation des politiques en Afrique, les opportunités de financement existantes, les modalités de développement d’écosystèmes pour la recherche et le développement, et la collaboration entre secteurs public et privé – savoirs faire, industrialisation durable et compétitivité des PMEs.
Il est aujourd’hui estimé que la demande automobile en Afrique atteigne les 10 millions de véhicules par an d’ici 2030. Par ailleurs, le marché mondial des véhicules électriques (VE) pourrait atteindre 46 000 milliards de dollars d’ici 2050.
Avec environ 30 % des réserves mondiales de cobalt, de lithium et de cuivre, des minerais essentiels pour les batteries de véhicules électriques, l’Afrique est stratégiquement positionnée pour capter une part de ce marché, renforçant ainsi son développement durable et facilitant la mise en œuvre de ses objectifs environnementaux.
Le développement de chaînes de valeurs de l’automobile et de la mobilité électrique africaine nécessitera toutefois des efforts coordonnés de la part des pays membres pour la mise en place d’un écosystème adapté, avec la réduction des divergences réglementaires, le développement des infrastructures indispensables dont l’énergie et les stations de recharge adaptées, la formation de main d’œuvre adéquate et un travail de sensibilisation auprès des opinions publiques pour encourager l’adoption de véhicules électriques.
Note aux rédacteurs
-La production automobile africaine représente actuellement environ 1,3 % de la production mondiale, et est principalement portée par le Maroc, l’Afrique du Sud et l’Égypte (OICA, 2024).
-Evaluée à 30,44 milliards de dollars en 2021, l’industrie automobile africaine devrait connaître une croissance de près de 40 %, atteignant 42,06 milliards de dollars d’ici 2027 (WEF). Cette expansion est alimentée par une demande annuelle de 2,4 millions en voitures particulières et 300 000 véhicules utilitaires.
-La transition vers la mobilité et les véhicules électriques s’inscrit dans le cadre des objectifs de l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable et l’Agenda 2063 de l’Union africaine, favorisant la création d’emplois verts et renforçant la résilience économique.
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À propos de la CEA
Créée en 1958 par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies, la CEA est l’une des cinq commissions régionales de l’Institution et a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses États membres, d’encourager l’intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique.
Composée de 54 États membres, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) joue un double rôle en tant qu’organisme régional de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et en tant que partie intégrante du paysage institutionnel régional en Afrique.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur : www.uneca.org
Publié par :
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