Le Gouverneur des Cascades Badabouè Florent Bazié a présidé ce jeudi 26 décembre dernier à Banfora la cérémonie commémorative de la Semaine des langues africaines et nationales. Articulée autour du thème «Les langues africaines : un levier de développement au Burkina Faso», cette première édition a duré 72 heures.
Pour marquer en apothéose l’évènement, les élèves de l’école primaire publique centre A de Banfora ont entonné l’hymne national en langue nationale dioula lors de la montée des couleurs au sein de la Direction régionale de l’éducation préscolaire, primaire et non-formelle (DREPPNF).
C’est la salle des fêtes et cérémonies de la nouvelle mairie de Banfora, chef-lieu des Cascades qui a servi de cadre d’échanges pour ces acteurs et partenaires du monde éducatif qui étaient vivement mobilisés pour cette circonstance.
Assisté par ses pairs les directeurs provinciaux Mamadou Héma de la Comoé et Souro Sanou de la Leraba, ces autorités éducatives ont levé le voile sur les différentes zones d’ombre qui pourraient entraver la réussite d’un tel processus.
«Se réapproprier nos langues nationales, vecteurs d’identité»
Au terme de cette communication, l’ensemble des participants se sont estimés optimistes quant aux impacts positifs des langues africaines et nationales comme un véritable outil de développement de la nation.
«Cette célébration de la Semaine des langues africaines et nationales est une première dans la région des Cascades. Je saisis l’occasion pour exhorter les différents acteurs, sinon l’ensemble des populations à se réapproprier nos langues nationales, nos langues maternelles qui sont des vecteurs d’identité. C’est notre patrimoine culturel qu’il faut préserver. C’est l’occasion pour que tout le monde se remette à apprendre, à réapproprier sa langue. C’est vrai que les langues venues de l’extérieur nous ont dominés pendant un certain moment, mais aujourd’hui il est question qu’on se retourne vers nos origines. Il faut vraiment lancer, relancer ce développement endogène qui va être notre fierté. Et comment faire ? À travers justement nos langues. Parlons nos langues ! Que ce soit dans les communautés, dans nos maisons, à l’école, dans nos universités. C’est notre identité. Et notre développement passera par là», a indiqué du Gouverneur des Cascades Badabouè Florent Bazié qui a présidé les travaux.
Tout est bien, qui finit bien
«Au monde enseignant je dirai que, pendant longtemps nous avons enseigné nos élèves par une langue étrangère. Et cette langue-là a fini par nous formater au point que la tendance aujourd’hui, c’est de mépriser nos langues locales, nos langues nationales. Aujourd’hui, plus que jamais, avec la nouvelle vision de nos autorités politiques qui nous invitent à revenir en classe avec nos langues maternelles et locales ; il y a très certainement tout un programme avec une méthodologie bien construite qui va être développé à l’attention donc des enseignants. Je les invite donc à se concentrer, à s’approprier ces méthodologies-là pour que désormais, comme nos langues nationales sont devenues officielles, puissent servir de médium à l’enseignement dans nos classes», a soutenu pour sa part Dari Anselme Dah, Directeur régional de l’éducation préscolaire, primaire et non formelle des Cascades.
Un ensemble d’activités ont meublé la présente semaine qui a été riche avec notamment des conférences, des expositions. Tout est bien qui finit bien.
Soumaila Soma, Banfora
Burkina Demain