A 72 heures de la reprise officielle du pouvoir à Washington par le président Donald Trump, l’Iran et la Russie ont signé ce vendredi 17 janvier 2025 à Moscou, un accord stratégique global incluant la sécurité et la défense. Si le texte paraphé par le président iranien Massoud Pezeshkian et son homologue russe Vladimir Poutine comprend d’autres volets aussi importants de la coopération bilatérale comme l’énergie ou l’environnement, c’est surtout le secteur de la défense et de la sécurité qui retient l’attention à Téhéran, où beaucoup redoutent une recrudescence des tensions avec Israël et son indéfectible allié occidental, les Etats-Unis d’Amérique de Donald Trump, qui prendra officiellement fonction le 20 janvier 2025.
Tous soumis ces dernières années à de lourdes sanctions occidentales, notamment américaines qui restreignent les capacités de leurs industries énergétiques ou militaire ; la Russie et l’Iran ont pu compter l’un sur l’autre dans le cadre de leur coopération bilatérale. Par exemple, dans le cadre de son ‘’opération spéciale en Ukraine’’, l’Iran a fourni des drones auto détonants, les «shaheed», à la Russie. Dans sa résistance face aux menaces récurrentes et croissantes de Tel-Aviv et de Washington, Téhéran a pu compter aussi sur un certain soutien de Moscou.
Mais cette coopération russo-iranienne restait quand limitée. Il fallait alors la renforcer, surtout dans ce contexte de plus en plus menaçant pour Téhéran, avec notamment la guerre au Moyen Orient et le retour annoncé à la Maison Blanche du président Donald Trump dont la première administration 2016-2020 n’avait pas tendre avec l’Iran. D’où donc cet accord stratégique global qui permet à Téhéran d’envisager ce retour au pouvoir du dirigeant un peu plus de sérénité.
Mais, l’Iran compte aussi avant tout sur son propre système de défense qui a été renforcé récemment avec l’injection le 13 janvier dernier d’un millier de drones de dernière génération dans sa flotte.
Au-delà de la coopération bilatérale, l’Iran collabore également avec la Russie dans des cadres multilatéraux comme les BRICS, bloc de pays constitué notamment du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud. Dans ce cadre justement, les présidents Poutine et Pezeshkian avaient eu l’occasion de se rencontrer et d’échanger en terre russe lors du 16e sommet des BRICS tenu du 22 au 24 octobre 2024 à Kazan.
Martin Philippe
Burkina Demain