Les besoins en infrastructures de l’Afrique, estimés entre 130 et 170 milliards de dollars par an, freinent la croissance du continent. Bien que les gouvernements africains contribuent à hauteur d’environ 40 % à l’investissement annuel actuel de 80 milliards de dollars, un déficit de financement important demeure. Cet écart coûte à l’Afrique une réduction annuelle de 2 % de la croissance de son PIB. L’adoption de solutions de financement innovantes par le biais de la mobilisation des ressources intérieures et de réformes de la gouvernance est donc essentielle pour que les gouvernements parviennent à équilibrer les lignes budgétaires concurrentes. Ce 28 février 2025 au Cap en Afrique du Sud, un nouveau rapport appelle à débloquer 170 milliards de dollars par an pour répondre aux besoins en infrastructures de l’Afrique.
«Un nouveau rapport appelle à débloquer 170 milliards de dollars par an pour répondre aux besoins en infrastructures de l’Afrique
Un nouveau rapport lancé en Afrique du Sud lors du 5e Sommet Finance in Common, le sommet mondial des banques publiques de développement, expose les lacunes et les opportunités cruciales pour le partenariat Afrique-Europe afin de débloquer davantage et de meilleurs financements pour les infrastructures.
Le Cap, le 28 février 2025 : Les besoins en infrastructures de l’Afrique, estimés entre 130 et 170 milliards de dollars par an, freinent la croissance du continent. Bien que les gouvernements africains contribuent à hauteur d’environ 40 % à l’investissement annuel actuel de 80 milliards de dollars, un déficit de financement important demeure. Cet écart coûte à l’Afrique une réduction annuelle de 2 % de la croissance de son PIB. L’adoption de solutions de financement innovantes par le biais de la mobilisation des ressources intérieures et de réformes de la gouvernance est donc essentielle pour que les gouvernements parviennent à équilibrer les lignes budgétaires concurrentes.
En réponse, la Fondation Afrique-Europe et l’Agence de développement de l’Union africaine, en partenariat avec la Fondation africaine pour le climat, ont publié un nouveau rapport : La connexion manquante : débloquer le financement des infrastructures durables en Afrique.
Nardos Bekele-Thomas, PDG de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD) : « Le développement des infrastructures ne peut pas réussir lorsque les secteurs fonctionnent de manière isolée. L’énergie, les transports, l’eau et la numérisation doivent fonctionner comme des éléments d’un tout plus vaste, créant des synergies qui favorisent la durabilité et l’impact à long terme. La coordination des efforts entre ces secteurs interconnectés garantit que chaque route, pont ou centrale électrique devient un maillon vital dans un réseau plus large qui élève les communautés et alimente la croissance économique.
Paul Walton, directeur exécutif de la Fondation Afrique-Europe : « Débloquer des domaines d’action transcontinentaux inexploités est dans l’ADN de la Fondation Afrique-Europe et de notre travail conjoint avec l’AUDA-NEPAD et la Fondation africaine pour le climat. À l’heure où le monde a besoin d’intensifier le partenariat Afrique-Europe, notre rapport se concentre sur des actions et des processus concrets qui débloqueront davantage d’argent et un financement plus intelligent pour relever les défis critiques auxquels nos sociétés sont confrontées.
Saliem Fakir, directeur exécutif de la Fondation africaine pour le climat : « La Fondation africaine pour le climat œuvre à la transformation des secteurs économiques clés en Afrique à travers nos plateformes d’investissement nationales. Avec cela, nous nous concentrons sur les opportunités qui peuvent débloquer les investissements indispensables sur le continent – décrites dans ce rapport.
Lancé lors du 5e Sommet Finance en commun (26-28 février), en association avec la présidence sud-africaine du G20, le rapport sert de modèle opérationnel aux banques publiques de développement et aux institutions régionales africaines et européennes pour débloquer les financements nécessaires sans aggraver davantage la crise de la dette du continent africain. Domaines d’action prioritaires :
-Tirer parti du G20 pour la mobilisation des ressources nationales. La présidence sud-africaine du G20, qui coïncide avec la Conférence déterminante sur le financement du développement, est essentielle pour
accroître le niveau d’ambition en matière de mobilisation des recettes internes. Cela comprend des actions claires pour lutter contre les flux financiers illicites (estimés entre 50 et 115 milliards de dollars par an) ;
-Renforcer le partenariat Afrique-Europe pour débloquer les investissements. Notre rapport met en évidence la portée d’un partenariat efficace entre l’Afrique et l’Europe pour débloquer 2 300 milliards de dollars de fonds d’investissement, de retraite et de richesse souveraine actuellement bloqués à l’étranger. Il appelle également à renforcer la co-conception et la copropriété dans la mise en œuvre du financement promis par « Team Europe » afin de garantir l’impact et la visibilité de l’initiative phare de l’UE Global Gateway.
-Adopter le numérique et l’IA à l’échelle de l’industrie pour stimuler la transformation. Alors que des approches numériques et des solutions d’IA organiques émergent, l’accélération de la croissance et de la maturité nécessite des interventions stratégiques et ciblées à l’échelle de l’industrie dans l’ensemble de l’écosystème des infrastructures, des gestionnaires d’actifs aux sous-traitants et fournisseurs de logiciels. L’investissement dans les infrastructures publiques numériques constitue l’épine dorsale technologique du développement durable, conduisant à la transparence de la gestion financière et à une intégration régionale accélérée.
-Donner la priorité aux investissements dans les infrastructures au lien énergie-climat-santé. Le continent africain joue un rôle central dans la transition énergétique mondiale, avec d’importantes réserves de minéraux essentiels à la décarbonisation mondiale et aux co- bénéfices qui en découlent pour la santé, ainsi qu’une vaste réserve de terres arables qui peuvent améliorer la sécurité alimentaire et soutenir une croissance tirée par les exportations.
-Normalisation de la collecte de données sur les investissements dans les infrastructures pour une norme de rapport à l’échelle de l’industrie. Cette norme de rapport peut rationaliser les processus de financement («de l’argent intelligent, pas seulement plus d’argent »), accroître la transparence entre les investisseurs et les gestionnaires et maximiser la participation de l’industrie. Collectivement, ces initiatives et réformes pourraient à elles seules générer des ressources plus que suffisantes pour combler le déficit d’investissement dans les infrastructures de l’Afrique. Cependant, ils nécessitent des améliorations durables de la gouvernance, de la transparence financière et d’une collaboration internationale équitable à long terme. Dans un contexte géopolitique changeant où l’aide au développement est contestée et où les cordons de la bourse se resserrent, il est crucial d’améliorer la qualité et l’efficacité des investissements et des projets existants.
–FIN–
-Le rapport est une initiative de l’AUDA-NEPAD et de la Fondation Afrique-Europe dans le cadre de leur partenariat pluriannuel, réalisé en partenariat avec la Fondation Africaine pour le Climat (ACF) et aligné sur la mission d’ACF visant à assurer la résilience sociale, économique et climatique en Afrique et à débloquer des investissements dans les infrastructures durables pour une transition juste et équitable compatible avec les objectifs climatiques mondiaux.
-Rapport : Pour plus d’informations et pour accéder au rapport complet, The Missing Connection: Unlocking Sustainable Infrastructure Financing in Africa, veuillez visiter ce lien.
Evénement de lancement du rapport : le lancement du rapport sera complété par un événement public lors du 5e Sommet Finance en commun le 28 février au Cap, en partenariat avec la Banque européenne d’investissement et Meridiam.
L’Agence de développement de l’Union africaine-NEPAD est l’organe technique de l’Union africaine. Le mandat de l’AUDA-NEPAD est de faciliter et de coordonner la mise en œuvre des programmes et projets prioritaires régionaux et continentaux conformément à l’Agenda 2063 et de promouvoir les partenariats, la mobilisation des ressources, la recherche et la gestion des connaissances. Grâce à l’AUDA-NEPAD, les pays africains se voient offrir des opportunités uniques de prendre le contrôle total de leur programme de développement, de travailler plus étroitement ensemble et de coopérer plus efficacement avec les partenaires internationaux.
À propos de la Fondation Afrique-Europe
La Fondation Afrique-Europe (AEF) est une plateforme indépendante de dialogue multipartite, de débat franc et d’analyse stratégique réunissant des experts et des dirigeants de divers contextes organisationnels pour renforcer le partenariat entre l’Afrique et l’Europe. La stratégie multipartite et les groupes de travail de l’AEF offrent un espace sûr d’échange sur des questions critiques, parfois controversées, entre l’Afrique et l’Europe et constituent l’épine dorsale du travail de l’AEF pour catalyser des partenariats innovants et débloquer des domaines inexploités de coopération transcontinentale, de l’avenir de la santé et de la réforme des systèmes financiers à l’énergie, l’agroalimentaire et l’économie bleue. L’UA-EU Tracker de l’AEF vise à compléter les efforts existants pour surveiller et faciliter la mise en œuvre des engagements politiques et financiers du partenariat transcontinental ; et à travers son programme stratégique de recherche et de sensibilisation, l’AEF réaffirme les relations Afrique-Europe au niveau multilatéral.
À propos de la Fondation Africaine pour le Climat
La Fondation Africaine pour le Climat (ACF) est le premier bailleur de fonds stratégique dirigé par des Africains et travaillant à la croisée du changement climatique et du développement. ACF débloque et soutient les opportunités de développement dans l’action climatique en Afrique grâce à une combinaison d’octroi de subventions, de recherche, d’assistance technique, de constitution de coalitions et de plaidoyer ciblé, ainsi que de réunions multipartites».