Les animateurs du 3e numéro du Club de la presse face aux journalistes ce 5 décembre 2020

Le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) a organisé ce 05 décembre 2020 à Ouagadougou le 3e numéro de club de la presse. Principalement animé par le procureur du Faso Harouna Yoda, ce numéro s’est déroulé sous le thème : <<État des lieux du dossier Norbert Zongo en justice 22 ans après !>>.

Les animateurs du 3e numéro du Club de la presse ce 5 décembre face aux journalistes pour faire le point du dossier Zongo

L’affaire Norbert Zongo est désormais un fait connu par tous ; une injustice commise et pas de jugement du principal commanditaire depuis maintenant 22 ans.

Le procureur du Faso, Harouna Yoda, sous la demande du CNP-NZ, a fait le point  de l’évolution procédurale du dossier. En effet, Norbert Zongo et ses compagnons ont été retrouvés assassinés le 13 décembre 1998. Selon l’exposé du procureur, le 06 janvier 1999, une plainte a été déposée par les avocats des plaignants pour motif d’assassinat.

Le 21 mai 1999, le procureur du Faso près du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Ouagadougou, s’étant saisi de l’affaire, a ouvert une information judiciaire contre X pour le même motif.

Par la suite, le dossier s’est vu classé pour raison de non-lieu après que, le 18 juillet 2006, le juge d’instruction ait rendu une ordonnance de non-lieu qui a tout de même été attaqué par les avocats des victimes. Le dossier Norbert Zongo venait d’être rangé dans les tiroirs.

  L’insurrection populaire, une lueur d’espoir

Les 30 et 31 octobre 2014, les Burkinabè envahissent les rues pour exiger le départ du pouvoir de l’ex-président Blaise Compaoré, donnant ainsi une lueur d’espoir au dossier. A en croire les explications du procureur, le 16 décembre 2014 les avocats de Norbert Zongo et ses compagnons ont adressé au procureur du Faso près du tribunal de Ouagadougou une requête au fait de réouverture d’information, suite à de nouveaux éléments retrouvés au domicile de François Compaoré, le frère cadet de l’ex-président.

Le 07 avril 2015, le juge d’instruction en charge du cabinet numéro 04 du TGI de Ouagadougou procédait à la réouverture de l’information par une ordonnance. Ainsi, Yaro Banaboulo, Kombasseré Wanga Christophe, Nakoulma Wampasba ont été inculpés pour les faits d’assassinat et de destruction de bien, et de ce fait, ont été mis en examen le 09 décembre 2015.

Le quatrième acteur de cet acte, François Compaoré, a fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis le 05 mai 2017 et a été interpellé le 29 octobre de la même année à Paris. La première audience concernant son extradition commence alors le 13 décembre 2017. Le 13 juin 2018, la Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris rend un arrêt autorisant l’extradition.

Puis en mars 2020, le gouvernement français autorise son extradition au Burkina Faso. Désormais, l’extradition de François Compaoré attend la décision du Conseil d’État français après que les avocats de l’accusé aient prévu d’attaquer la décision d’extradition.

     Il n’est pas impossible de le juger par contumace

Le dossier Norbert Zongo a mis du temps pour en arriver là, et pourrait bien mettre encore du temps avant d’être définitivement statué. Cela se confirme lorsque avant d’ouvrir son exposé Harouna Yoda affirme :<<je sais que beaucoup seront déçus, mais c’est comme ça ; on ne peut pas aller au-delà de certaines limites>>. Et d’ajouter :<<la procédure judiciaire est ce qu’elle est ; ce n’est pas un long fleuve tranquille>>.

Quant à la question de savoir si François Compaoré peut être jugé par contumace, le conférencier est catégorique :<<des voix plus autorisées que moi pourront se prononcer>>. Mais pour Halidou Ouédraogo, ancien magistrat, cela est possible, et c’est même ce qui arrivera s’il n’y pas de réponse concernant l’extradition.

 

Ce troisième numéro de club de presse a connu la présence de quelques mentors de la lutte pour la bonne gouvernance comme le secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo et Bassolma Bazié, secrétaire général de la CGT-B, selon qui l’unité de toutes les couches sociales est la seule façon de parvenir à la manifestation de la vérité dans tous les dossiers judiciaires.

 

Aziz Yoda

Burkina Demain

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