Le Burkina Faso abrite du 9 au 12 octobre 2017 à Ouagadougou une conférence internationale sur le biodigesteur avec la participation d’une dizaine de pays. La présente chronique est relative à l’évènement.

«Soutenir davantage la mise en œuvre de programmes nationaux de dissémination de la technologie

Renforcer à l’échelle sous-régionale la coopération et la coordination des actions en vue de s’adapter aux changements climatiques, c’est cet impératif qui justifie l’organisation par le Gouvernement du Burkina Faso en collaboration avec l’AfricaBiogas Partnership Programme (ABPP) d’une conférence internationale sur la technologie du biodigesteur. La conférence qui se tient depuis hier et ce jusqu’au 12 octobre 2017 à la salle de conférence de Ouaga 2000, sous le thème « le biodigesteur, l’Afrique à l’ère des changements climatiques », est placée sous le très haut patronage du Président du Faso et sous le parrainage du Président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Plus de cent participants au nombre desquels des leaders gouvernementaux d’une dizaine de pays, des représentants d’organisations sous-régionales et d’organisations non gouvernementales, des partenaires techniques et financiers, des instituts de recherche et des acteurs privés intervenant dans le secteur de la technologie y prennent part. Objectif global, parvenir, sur la base de l’expérience du Burkina Faso, à un consensus par lequel les Etats et les organisations interafricaines et internationales participant s’engagent à soutenir la mise en œuvre de programmes nationaux de dissémination de la technologie du biodigesteur.

L’expérience burkinabè de la technologie du biodigesteur

Le Programme national de biodigesteur du Burkina Faso (PNB-BF) a vu le jour dans le cadre de l’AfricaBiogas Partnership Programme, un programme du gouvernement des Pays-Bas.En réalité il s’agit là de la première véritable expérience de dissémination à grande échelle de cette technologie domestique dans notre pays et en Afrique de l’Ouest. Sa phase I qui a débuté en 2010 a été clôturée en fin 2013. Et la phase II prévue pour prendre fin le 31 mars 2019 est en cours d’exécution depuis janvier 2014.

Il s’agit, à travers ce programme, de contribuer à la création d’un secteur marchand permanent et multi acteurs de construction et d’exploitation de la technologie du biodigesteur en vue d’améliorer les conditions de vie des ménages ruraux et périurbains. Les résultats majeurs obtenus comprennent entre autres, l’appui à la construction de 9315 installations de biodigesteurs à la date du 31 mai 2017, la réduction substantielle du coût de la technologie par la mise au point et la vulgarisation,depuis 2015, du modèle Faso Bio-15 (moins coûteux que le modèle transféré du Rwanda, soit de 520 000 FCFA à 320 000 FCFA,la mise au point de bonnes pratiques de production et d’utilisation de compost comme alternative durable aux engrais chimiques.

Ces résultats,qui ouvrent des perspectives heureuses d’accès à long terme aux revenus carbone pour le programme, ont été rendus possibles grâce à l’engagement du gouvernement et à l’appropriation par la chaine des acteurs de la démarche de création du marché de la technologie. Plus concrètement, l’engagement du gouvernement s’est traduit par une subvention de 160 000 FCFA sur le coût de réalisation du biodigesteur et par la prise en compte dans le programme présidentiel de la réalisation de 40 000 biodigesteurs sur la période 2016-2020.

Le biodigesteur, une opportunité pour les pays sahéliens face au changement climatique

Les pays africains en général et les pays sahéliens en particulier sont confrontés à la dégradation continue de leur environnement, avec des conséquences négatives sur les populations. En effet, les populations sont piégées dans un cercle vicieux où pauvreté, insécurité alimentaire, insécurité énergétique et raréfaction des ressources environnementales s’entretiennent mutuellement. Résultat, les conditions de vie de ces populations sont dégradantes et restent marquées par une demande en énergie et en besoins alimentaires de plus en plus forte, une destruction continue des ressources, sans que des sources alternatives soient développées. Toute chose exacerbée par la croissance démographique observée dans les différents pays et surtout par les effets du changement climatique qui constitue de nos jours la plus grande menace pour la survie de la planète.

Pour accompagner ces Etats vers un développement durable, la communauté internationalea décidé d’appuyer la mise en œuvre de projets transformatifs intégrant entre autres, des technologies d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. C’est dans ce cadre que l’ABPP promeut, depuis 2009, la mise en œuvre de programmes de dissémination de la technologie du biodigesteur dans cinq pays d’Afrique que sont le Burkina Faso, l’Ethiopie, le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie. Ce programme, après 7 années de mise en œuvre, enregistre des résultats encourageants dont l’appui pour la construction de plus de 60 000 installations dans les 5 pays. Les autres résultats enregistrés concernent l’émergence, sur le marché de la technologie d’entreprises privées offrant des prestations de qualité dans le domaine de la construction et de la maintenance des installations, la mise au point de bonnes pratiques de production et d’utilisation de l’effluent/compost du biodigesteur pour renforcer la sécurité alimentaire, etc.

Tous ces résultats engrangés apportent la preuve que la technologie du biodigesteur est une opportunité à exploiter par les pays sahéliens pour adapter leur agriculture au changement climatique, réduire les émissions de gaz à effet de serre et renforcer leur capacité d’accès aux financements. D’où la pertinence de la conférence de Ouagadougou qui devrait permettre de vulgariser davantage cette technologie et pourquoi pas inspirer les pays qui hésitent encore à l’utiliser.»

Ministère des Ressources animales et halieutiques

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